Zoom sur la reprise d’un chantier par une autre entreprise

Illustration reprise chantier

Vous êtes confronté à un défi majeur dans votre projet de construction 🏗️: l’entreprise principale a soudainement interrompu les travaux🚧, laissant le chantier inachevé et implique la reprise d’un chantier par une autre entreprise. Cette situation, loin d’être exceptionnelle, est une réalité fréquente dans le secteur du bâtiment. Elle soulève des questions cruciales 🤔: comment gérer efficacement la reprise d’un chantier abandonné? Quelles sont les démarches à entreprendre pour minimiser les retards et les coûts supplémentaires, tout en assurant la qualité des travaux restants?

Cet article vous guide à travers les étapes clés pour naviguer dans cette situation complexe, offrant des solutions pratiques pour reprendre le contrôle de votre projet de construction 🔨. Que vous soyez un professionnel ou un particulier, comprenez vos droits ✅, les précautions à prendre, et comment sélectionner une nouvelle entreprise pour mener à bien votre projet, même dans le cas d’un chantier précédemment abandonné.

Points Clés à Retenir 🎯

Pour naviguer efficacement à travers les complications engendrées par un chantier abandonné, voici quelques améliorations et précisions sur les aspects juridiques et les démarches pratiques à considérer :

➡️ Faites appel à un autre entrepreneur : Si l’artisan ne respecte pas le délai convenu, vous pouvez faire réaliser les travaux par une autre entreprise (article 1222 du Code civil). L’entreprise initiale devra alors rembourser vos frais. Pour cela, engagez une procédure rapide en référé. Un avocat spécialisé en droit immobilier ou de la construction peut vous aider à constituer votre dossier.

➡️ Dispositions légales : Selon les articles 1217 et suivants du Code civil, en cas de non-respect d’un contrat, différentes options de recours sont disponibles. Si vous êtes confronté à un abandon de chantier, il est possible de suspendre vos paiements envers l’entreprise de construction, de solliciter une exécution forcée du contrat ou du devis par décision judiciaire, de demander une réduction du prix, ainsi que des dommages-intérêts en compensation.

➡️ Délai d’action : Face à cette situation complexe, vous disposez d’un délai de prescription de 5 ans à partir de la date prévue pour la livraison des travaux pour intenter une action.

➡️ Démarche facilitée : Pour gérer efficacement un tel litige, nous vous offrons un processus simplifié, englobant toutes les étapes nécessaires, depuis l’envoi d’une lettre de mise en demeure jusqu’à la saisine du Tribunal compétent pour résoudre l’affaire.

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Qu’entend-on par abandon de chantier ?

Avant de pouvoir confier la reprise d’un chantier à une nouvelle entreprise, il est essentiel de déterminer si l’entrepreneur précédent a effectivement abandonné le chantier. Cette notion, bien que non explicitement définie dans le Code de la construction et de l’habitation, est identifiée à travers divers indices. Un abandon de chantier se distingue d’une simple pause temporaire par une cessation des travaux pour une durée anormalement longue et sans justification valable.

Par ailleurs, selon la norme NFP 03-001 destinée aux entrepreneurs, tout retard dans l’exécution des travaux, qu’il soit anticipé ou actuel, doit être formellement signalé. Cette communication, adressée au maître d’œuvre et au maître d’ouvrage, permet d’examiner les causes du retard et d’ajuster le planning des travaux si nécessaire. Cette norme stipule également que l’entreprise en retard doit mettre en place des mesures correctives.

Si aucune action n’est entreprise pour remédier à ce problème et que l’entreprise reste défaillante sur une période prolongée, on parle alors d’un abandon de chantier avéré. Dans ce cas, le client est en droit de demander une reprise rapide du chantier. Si l’entrepreneur ne répond pas, il commet une faute engageant sa responsabilité. Le client a alors la possibilité de faire appel à une autre entreprise pour poursuivre les travaux.

 

À quel moment l’arrêt des travaux est-il qualifié d’abandon de chantier ?

Pour être qualifiée d’abandon de chantier, la suspension des travaux doit répondre à certaines conditions spécifiques :

Vous devez être lié par un contrat en tant que maître d’ouvrage avec l’entreprise de construction ou l’artisan indépendant.

L’entrepreneur doit interrompre les travaux sans justification légitime. Il est important de noter que des circonstances indépendantes de sa volonté, comme des intempéries empêchant certaines opérations (par exemple, de fortes pluies rendant impossible la coulée d’une dalle), ne constituent pas un abandon de chantier et excluent toute possibilité de recours.

La disparition prolongée de l’entreprise est un autre indice. Si vous ne parvenez pas à les joindre par téléphone, si vous manquez d’informations ou si aucune date de reprise des travaux n’est communiquée, alors l’abandon de chantier peut être établi.

Recours en cas d’abandon de chantier : quelles actions entreprendre ?

Cessez les paiements à l’entrepreneur

Si l’entreprise a complètement abandonné l’exécution du devis, et donc ne respecte pas ses engagements contractuels, vous êtes légalement habilité, en tant que maître d’ouvrage, à suspendre vos obligations de paiement. Cette démarche vise à limiter vos pertes financières…

Sollicitez la reprise des travaux abandonnés

Il est conseillé de privilégier d’abord une résolution amiable du différend. Pour cela, envoyez une lettre de mise en demeure à votre prestataire. Dans cette missive, insistez sur la nécessité d’une reprise immédiate des travaux. Mentionnez la date de fin des travaux initialement convenue, soulignant que l’achèvement doit se faire dans un délai raisonnable. Rappelez-lui que sa responsabilité professionnelle est engagée et que, en cas de litige porté devant les tribunaux, le contrat pourrait être résilié par le maître d’ouvrage selon l’article 1226 du Code civil.

Dans cette situation (rupture de contrat et mise en demeure), l’artisan peut activer son assurance dommages-ouvrage.

Il est également judicieux de faire intervenir un huissier de justice pour dresser un constat officiel. L’huissier convoquera au préalable les deux parties concernées, à savoir vous en tant que maître d’ouvrage et l’entreprise en charge des travaux. Ce constat attestera de l’état d’avancement des travaux en comparaison avec les engagements pris dans le contrat ou le devis.

Engagez un autre entrepreneur

Si l’artisan ne propose toujours pas de délai acceptable pour la réalisation des travaux, vous avez la possibilité, conformément à l’article 1222 du Code civil, de confier le projet à une autre entreprise. Dans ce cas, l’entrepreneur initial sera tenu de vous rembourser les coûts engendrés. Pour cela, une action en référé, qui est une procédure accélérée, peut être nécessaire. À défaut, le juge peut ordonner l’exécution forcée des travaux par l’entreprise initiale. Il est recommandé de consulter un avocat spécialisé en droit immobilier ou en droit de la construction pour préparer votre dossier.

Contrôles Essentiels pour l’Entreprise Repreneuse

Avant de reprendre un chantier abandonné, l’entreprise qui intervient doit effectuer des vérifications cruciales pour sa propre sécurité juridique et celle du maître d’ouvrage, son client.

Il est primordial pour l’entreprise repreneuse de s’assurer que le client a dûment mis en demeure l’entreprise initialement en charge des travaux. Cela signifie vérifier que le maître d’ouvrage a envoyé une mise en demeure formelle via une lettre recommandée avec accusé de réception, prouvant ainsi qu’il a entrepris les démarches nécessaires. Dans le cas où l’entreprise défaillante est en difficulté financière, elle est souvent représentée par un administrateur judiciaire en situation de redressement ou par un liquidateur en cas de liquidation judiciaire.

De plus, il est essentiel que l’entreprise repreneuse confirme qu’un huissier de justice a officiellement constaté l’abandon du chantier. C’est une étape juridique indispensable pour éviter que l’entreprise défaillante ne revendique ultérieurement la propriété du chantier. À cette étape, il est courant que le maître d’ouvrage soit encouragé à établir un décompte détaillé avec l’entreprise en faillite afin de se protéger contre d’éventuelles complications durant les travaux. Ce décompte définit, à la date de l’abandon, les montants dus pour les travaux déjà effectués ainsi que les pénalités applicables. Il peut également inclure des retenues pour dommages et intérêts ou malfaçons.

Gestion de la Reprise de Chantier et Établissement d’un Constat Contradictoire

Lorsqu’une entreprise se charge de reprendre un chantier abandonné par une autre, il est crucial de distinguer clairement les travaux effectués par chaque entreprise. La confusion des responsabilités entre les entreprises successives peut rapidement devenir problématique, surtout lorsque les travaux abandonnés servent de base aux nouveaux travaux.

Il est donc vivement recommandé à l’entreprise reprenant le chantier d’examiner minutieusement les travaux précédents laissés inachevés. Elle doit alors exprimer des réserves ou les refuser, selon l’état des réalisations antérieures.

Lorsque le maître d’ouvrage a établi un constat avec l’entreprise défaillante, l’entreprise repreneuse doit en demander une copie. Ce document lui permettra de définir sa propre intervention en la distinguant de la précédente. Si ce constat n’a pas été réalisé ou s’il est inadéquat et ne reflète pas les observations de la nouvelle entreprise, un nouveau constat peut être effectué. Celui-ci doit être réalisé en présence du maître d’ouvrage et inclure à la fois les travaux déjà exécutés et ceux restant à accomplir. Le constat contradictoire est ensuite signé par les deux parties. Faire appel à un huissier de justice peut également être judicieux, offrant une sécurité supplémentaire dans cette démarche.

Négociez une Réduction du Prix

Dans le cas où l’entreprise reprend finalement les travaux après un retard, vous êtes en droit de réclamer une diminution du coût total, en raison justement de ce retard. Cette négociation peut se faire à l’amiable ou éventuellement être le résultat d’une action en justice. Il est important de souligner qu’il ne s’agit pas d’une simple remise commerciale, mais d’un droit légitime : un retard dans l’achèvement des travaux, qui constitue une exécution imparfaite de la part de l’artisan, peut être effectivement sanctionné par une réduction du prix ordonnée par le juge.

Attribution de Dommages et Intérêts par le Juge

Que l’entreprise ait repris ou non les travaux après un abandon de chantier, vous avez le droit de réclamer une compensation en justice si vous avez subi un préjudice. L’indemnisation, dont le montant est déterminé par le juge, est calculée en fonction de l’ampleur de votre préjudice. La décision d’attribuer des dommages et intérêts est prise à l’issue d’une procédure au fond devant le tribunal, fondée sur la responsabilité contractuelle de l’entreprise.

Exemple concret : Si vous avez été contraint de prolonger votre location à cause d’un retard important dans la finalisation des travaux, suite à l’abandon du chantier, vous êtes en droit de demander des dommages et intérêts pour couvrir les coûts supplémentaires engendrés par cette location prolongée.

Entreprise en Procédure Collective : Que faire ? 

Lorsque vous, en tant que maître d’ouvrage, êtes confronté à une entreprise en redressement ou en liquidation judiciaire, des mesures de protection sont à votre disposition. Vous avez le droit d’informer le mandataire judiciaire ou le liquidateur dès que vous êtes au courant de la situation de l’entreprise. Ce responsable dispose ensuite d’un délai d’un mois pour donner son accord quant à la reprise des travaux par l’entrepreneur. Si cette autorisation n’est pas accordée, il vous incombe, en tant que maître d’ouvrage, de déclarer votre créance afin de protéger vos intérêts financiers dans le cadre de la procédure collective.

Quelles procédures réaliser pour l’entrepreneur qui reprend le chantier en termes de garantie décennale ?

Lorsqu’une entreprise envisage de reprendre un chantier abandonné, elle doit prêter une attention particulière à l’assurance décennale. Cette assurance commence à être effective dès l’annonce officielle de l’ouverture du chantier, plutôt qu’à la date de signature du contrat de l’entreprise. Il est crucial que la nouvelle entreprise soit couverte par cette garantie dès le jour de cette annonce. Si le chantier a déjà commencé, il est essentiel que l’entreprise reprenante vérifie la date exacte de cette déclaration d’ouverture avec le client.

Il est à noter que l’assurance ne couvre pas les dommages survenus avant la finalisation du chantier, à l’exception de certains sinistres spécifiques comme les dégâts des eaux, les effondrements ou les incendies. Si des défauts cachés, causés par l’entreprise précédente, affectent les nouveaux travaux avant leur achèvement, la nouvelle entreprise n’est pas protégée par l’assurance. Dans ce cas, elle doit se tourner vers le maître d’ouvrage pour activer l’assurance décennale de l’ancienne entreprise ou pour demander la réparation de ces défauts avant de poursuivre les travaux. Il est donc primordial pour la nouvelle entreprise de bien encadrer les conditions contractuelles et de réaliser un état des lieux précis et contradictoire.

Pour sa protection et celle du maître d’ouvrage (MOA), l’entrepreneur entrant doit réaliser plusieurs vérifications clés :

1. Vérification de la mise en demeure de l’ancien maître d’œuvre (MOE) 

 Le repreneur doit s’assurer que le client a officiellement mis en demeure l’ancien MOE, notamment en vérifiant l’envoi d’une lettre recommandée avec accusé de réception. Si l’ancien MOE a déclaré faillite, il est souvent représenté par un administrateur judiciaire ou un liquidateur, selon le cas.

2. Constatation légale de l’abandon du chantier 

Il est crucial que le nouvel entrepreneur vérifie qu’un huissier de justice a officiellement constaté l’arrêt des travaux. Cette étape juridique est essentielle pour éviter toute revendication ultérieure par l’entreprise défaillante concernant la propriété du chantier.

3. Evaluation financière des travaux restants

 Le MOA est conseillé de dresser un bilan financier avec l’ancien entrepreneur pour prévenir les complications. Ce bilan doit inclure les montants dus pour les travaux déjà réalisés, les pénalités éventuelles, ainsi que des compensations pour les dommages ou malfaçons.

4. Documentation de l’état actuel des travaux 

 Le nouvel entrepreneur doit documenter l’état des travaux à sa reprise. Si le client a déjà effectué un constat avec l’ancien entrepreneur, il est judicieux d’en obtenir une copie. Si ce constat est absent ou inexact, un nouveau constat devrait être établi, en présence du MOA. Ce constat détaille les travaux effectués et ceux restant à accomplir, et il est signé par les deux parties. Dans certains cas, l’intervention d’un huissier peut offrir une sécurité supplémentaire.

Conclusion 

La reprise d’un chantier par une autre entreprise suite à son abandon nécessite une approche méthodique et juridiquement éclairée. Ce processus, bien qu’ardu, peut être géré efficacement grâce à une bonne connaissance des droits et obligations des différentes parties impliquées.

Premièrement, il est essentiel de déterminer clairement si l’abandon du chantier est avéré, en se basant sur des critères précis comme la durée d’arrêt des travaux et l’absence de communication de la part de l’entrepreneur initial. Cette étape est cruciale pour légitimer toute action subséquente.

Une fois l’abandon confirmé, le maître d’ouvrage doit suivre les procédures légales appropriées, notamment la mise en demeure de l’entreprise défaillante, en se préparant à éventuellement engager une action en justice. La suspension des paiements et la demande de reprise des travaux sont des mesures initiales importantes.

La sélection d’une nouvelle entreprise pour reprendre le chantier implique une évaluation minutieuse de ses compétences et de sa fiabilité. Il est impératif de s’assurer que la nouvelle entreprise comprend l’étendue des travaux restants et soit pleinement consciente de toute complication potentielle liée à la reprise d’un chantier précédemment abandonné.

D’un point de vue juridique, il est conseillé de consulter un avocat spécialisé pour naviguer dans les complexités du droit de la construction et assurer la protection de vos intérêts, notamment en ce qui concerne les aspects liés à la garantie décennale et aux éventuels dommages et intérêts.

Enfin, la communication transparente et la documentation précise à chaque étape sont fondamentales pour éviter tout malentendu ou conflit futur. En suivant ces étapes et en prenant les précautions nécessaires, le maître d’ouvrage peut surmonter les défis liés à l’abandon de chantier et assurer la réussite de son projet de construction.

FAQ

Quel est le Tribunal compétent en cas d’abandon de chantier ?

Dans le cas où un chantier est abandonné, il est nécessaire de porter l’affaire devant le Tribunal judiciaire pour entamer une procédure légale contre l’entreprise responsable des travaux. Cette démarche est incontournable, quelle que soit la nature des travaux, qu’ils soient de rénovation ou de construction neuve. De plus, si le conflit financier résultant de cet abandon dépasse la somme de 10 000 €, il devient impératif de se faire représenter par un avocat pour poursuivre la procédure judiciaire.

Quels recours en cas d’abandon de chantier ?

En cas d’abandon de chantier, deux types de recours juridiques sont envisageables :

Recours en référé : Cette procédure permet de solliciter une intervention judiciaire rapide. Le juge peut ordonner la reprise immédiate des travaux avec imposition d’astreintes financières progressives. Ces astreintes augmentent avec le temps de retard pris par l’entreprise, offrant ainsi une forme de sécurité pour le demandeur et stimulant une reprise rapide des travaux. De plus, le référé offre la possibilité de faire intervenir d’urgence une autre entreprise pour achever les travaux délaissés par l’entrepreneur initial.

Recours au fond : Dans ce cadre, vous pouvez demander une indemnisation pour le préjudice subi en raison de l’abandon du chantier. Ce recours vise une solution plus globale et définitive, permettant non seulement de régler la question de la reprise des travaux mais aussi de compenser les dommages causés par l’interruption et l’abandon initial des travaux.

Devez-vous dresser un constat de l’abandon de chantier ?

Lorsque vous êtes confronté à un abandon de chantier, il est crucial de rassembler des preuves pour appuyer votre cause devant le tribunal. Une démarche recommandée consiste à faire établir un constat d’abandon par un huissier de justice. Ce document officiel servira de preuve tangible de l’état d’abandon du chantier.

Sous combien de temps envoyer une mise en demeure de reprendre le chantier ?

Quant au moment opportun pour envoyer une mise en demeure à l’entreprise pour reprendre les travaux, cela dépend de plusieurs facteurs. Si l’abandon du chantier est injustifié et que l’entreprise ne répond pas à vos communications, il est judicieux d’agir rapidement. Néanmoins, il est toujours conseillé de tenter d’abord une résolution à l’amiable du conflit avant de recourir à des mesures juridiques plus formelles.

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